Civilisation moyen-orientale : Introduction à l'histoire du monde arabe 1
Adrien de Jarmy dejarmy[at]unistra.fr , Lundi 11-13h, Patio Amphi 5. Code LG50AM21
Premier cours : lundi 8 septembre 2025
Ce cours ne nécessite pas de connaissance de l'arabe.
Ce cours d'introduction abordera l’histoire médiévale du monde arabe qui s’étend sur près d’un millénaire (VIe-XVe siècle). Lors de la première partie du semestre, nous nous pencherons sur l’histoire des débuts de l’Islam, la vie du Prophète Muhammad et les problèmes que posent sa succession jusqu’à la Première fitna (35/656-41/661). Dans la seconde partie du semestre, nous traiterons de l’histoire des califats, des sultanats et des pouvoirs locaux qui ont marqué l’Orient et l’Occident médiéval, de l’arrivée au pouvoir des Omeyyades de Damas à la chute des Nasrides de Grenade (897/1492) et des Mamelouks d’Égypte (923/1517).
Civilisation arabe 2 : Sociétés arabes contemporaines de 1970 à nos jours : mondialisation, enjeux et représentations
Valérie Benelhadj vbenelhadj@unistra.fr, mardi 14h-16h, Patio 1107. Code LG50CM21
Premier cours : mardi 9 septembre 2025
Ce cours ne nécessite pas de connaissance de l'arabe.
La mondialisation, l’intensification des flux des échanges économiques, de communication, d’information, de capitaux et des individus, depuis les années 1970s, lance des processus sociaux, économiques et politiques qui façonnent la vie quotidienne des citoyens dans les sociétés des pays du monde arabe jusqu’à aujourd’hui. Loin d’être des récepteurs passifs, les acteurs sociaux, politiques et économiques des sociétés arabes s’approprient et orientent les dynamiques aux niveaux régional et transnational. Ce cours commence par l’étude des processus de la mondialisation des et dans les pays du monde arabe en explorant les transformations économiques, migratoires, médiatiques, technologiques et scientifiques. Ensuite, nous analyserons les transformations politiques nationales et régionales, comment les différents régimes post-coloniaux (Monarchies, républiques) se maintiennent au pouvoir face aux résistances internes (soulèvements, contestations politiques, mouvements des droits humains) et aux pressions internationales, en étudiant les différentes dimensions des conflits régionaux (historiques, identitaires, économiques, et internationales) et leurs effets. Après avoir étudié les transformations structurelles économiques et politiques, le cours s’intéressera à l’analyse des enjeux sociaux (éducation, mobilité sociale, jeunesses, pratiques religieuses, femmes et rapports de genre) et des grandes transformations spatiales (urbanité/ ruralités, environnement, frontières et zones frontalières).
Civilisation arabe 3 : Philosophie, sciences et religions en terre d'Islam
Emily Cottrell , mardi 12-14h, Patio 5202, Code LG50EM21
Premier cours : mardi 9 septembre
Ce cours ne nécessite pas de connaissance de l'arabe.
Longtemps a prédominé une idée : à partir du XIIe siècle, le triomphe de l’orthodoxie islamique, d’al-Andalus à l’Asie centrale, aurait conduit à la disparition de la philosophie et des sciences en Islam. Pour certains orientalistes du XIXe siècle, il fallait en chercher la raison dans l’incompatibilité de l’islam et de la raison ; des nationalistes arabes pensaient au contraire que l’islam rationnel des origines avait été corrompu au Moyen Âge par les influences persanes, et la domination politico- militaire des peuples turcs ; quant aux nationalistes turcs ou iraniens, ils leur arrivaient de souligner l’appartenance ethnique turque ou persane des grands savants de l’Islam, ou au contraire de déplorer l’islamisation de leurs ancêtres. Les travaux des dernières décennies ont réfuté ces conceptions, et montré que la philosophie et les sciences n’avaient jamais disparu des pays d’Islam.
Nous aborderons l’histoire de ces relations en partant du mouvement de traduction dans la Syrie omeyyade et la Bagdad abbasside, à partir du VIIIe siècle. Nous suivrons l’histoire des rapports entre philosophie et Islam en insistant sur l’importance d’al-Kindî, al-Farabî, Avicenne et Averroès. Les sciences, à commencer par la médecine et l'astronomie, seront présentées dans leurs différentes applications pratiques et leurs contextes philosophiques respectifs. Enfin, des penseurs moins connus comme les auteurs des Epîtres des Frères de la Pureté ou Ibn Tufayl permettront d’aborder des sentiers moins fréquentés. Pour finir, la philosophie de l’histoire d’Ibn Khaldun nous permettra d’évoquer l’époque moderne avant de conclure avec la Nahda (“Renaissance”) et le rôle de l’imprimerie comme vecteur de la diffusion des idées dans le monde arabo-musulman.
Islam dans les mondes arabe, turc et persan
Renaud Soler, mercredi 10-12h, Patio 3206 Code LG50EM32
Premier cours : mecredi 10 septembre
Ce cours ne nécessite pas de connaissance de l'arabe, du turc ou du persan.
Les Arabes musulmans renversèrent l’Empire sassanide dans les décennies qui suivirent la mort du prophète Muḥammad. La révolution abbasside, qui mit fin à la dynastie des Omeyyades installée à Damas, eut pour conséquence de déplacer le centre du califat vers l’est. Bagdad en devint la capitale, jusqu’à sa chute devant les Mongols en 1258. Dans ces nouvelles conditions, les anciennes élites de culture persane recommencèrent à jouer un rôle politique et culturel important. À partir du xie siècle, les migrations des peuples turcs venus d’Asie centrale, progressivement islamisés, bouleversèrent le fonctionnement du califat, désormais mis sous tutelle par la dynastie seldjoukide et ses successeurs.
Les invasions mongoles mirent fin au pouvoir abbasside de Bagdad et provoquèrent une partition entre l’Égypte et la Syrie, sous la domination des Mamelouks, esclaves-soldats ethniquement non arabes, et l’Orient musulman, qui s’étendait de l’Irak à la Chine, partagé entre des dynasties fondées par les Ilkhanides, descendants des conquérants mongols, puis les Timourides, à la suite des conquêtes de Tamerlan. C’est dans ce contexte qu’émergèrent au xve et au xvie siècles les trois grandes puissances de l’âge moderne : les Ottomans en Anatolie de l’Ouest et dans les Balkans, les Safavides en Iran, et les Mogols en Inde du nord.
Au cours du premier semestre, nous réfléchirons à l’histoire des notions d’« islam arabe », « islam turc » et « islam persan ». Nous verrons comment ces trois mondes se concevaient mutuellement, et comment s’opérait le partage du pouvoir entre les groupes socio-ethniques. Notre attention se portera en particulier sur la période charnière des xve et xvie siècles. D’un côté, la culture ottomane se développa dans une relation de symbiose et d’émulation avec le monde persan. D’un autre côté, les Ottomans combattaient les Safavides, leurs rivaux en Anatolie orientale, en Irak et en Iran. Le choix du chiisme par les Safavides, au début du xvie siècle, et réciproquement, la défense du sunnisme par les Ottomans, provoquèrent une dynamique de « confessionnalisation » dont nous explorerons les dimensions. Nous prêterons enfin attention aux évolutions de l’islam sunnite ottoman et de l’islam chiite safavide, en tenant compte des relations avec le monde arabe et les Lieux Saints de l’islam d’un côté, le monde de culture persane des Moghols de l’autre côté.